Le voyage d’Acalephe
aux Marquises

Acalephe aux Marquises, 2007.

Acalephe aux Marquises, 2007.

Sur les traces des Polynésiens et de Mendaña
De Cook qui s’y repose de l’Antarctique
De Gauguin et de Brel qui s’y reposent encore…
Du passage d’une autre vie, Acalephe y retourne cet été…

Les Marquises

Ils parlent de la mort
Comme tu parles d’un fruit
Ils regardent la mer
Comme tu regardes un fruit
Les femmes sont lascives
Au soleil redouté
Et s’il n’y a pas d’hiver
Cela n’est pas l’été
La pluie est traversière
Elle bat de grain en grain
Quelques vieux cheveux blancs
Qui fredonnent Gauguin
Et par manque de brise
Le temps s’immobilise
Aux Marquises

Du soir montent les feux
Et des pointes de silence
Qui vont s’élargissant
Et la lune s’avance
Et la mer se déchire
Infiniment brisée
Par des rochers qui prirent
Des prénoms affolés
Et puis plus loin des chiens
Des chants de repentance
Des quelques pas de deux
Et quelques pas de danse
Et la nuit est soumise
Et l’alizé se brise
Aux Marquises

Le rire est dans le cœur
Le mot dans le regard
Le cœur est voyageur
L’avenir est au hasard
Et passent des cocotiers
Qui écrivent des chants d’amour
Que les gens d’alentour
Ignorent d’ignorer
Les pirogues s’en vont
Les pirogues s’en viennent
Ce que les yeux en font
Veux tu que je te dise
Gémir n’est pas de mise
Aux Marquises

Jacques Brel, 1977

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *